◗ DescriptionsOtto a la peau pâle et les cheveux foncés coupés courts sur les côtés. Ses yeux sont de la couleur du café amer, ou du thé fort au soleil. Il a une mâchoire pointue, un visage étroit et est d'une constitution à la fois maigre et musclée. Quelques cicatrices sont présentes ici et là sur son visage, les plus grandes se situant sur sa lèvre et sur son arcade droite. Sur sa main gauche, chacune des lettres de son prénom est tatouée sur l'avant de chaque doigt (OTTO). Sa voix est décrite comme étant puissante et mielleuse.
Otto porte des costumes simples et sombres qui sont conçus sur-mesure pour lui convenir. Son style s'apparente à celui d'un homme d'affaires, avec quelques détails chics et excentriques. Il porte également presque tout le temps des gants en cuir noir, dont l'usage autre qu'esthétique est encore à ce jour inconnu.
Otto est manipulateur, espiègle et s'assure de toujours être la personne qui contrôle la situation. Pour cette raison, il est vif d'esprit et a toujours un tour dans sa manche. Il ne fait rien au hasard, est au courant de beaucoup de choses et n'est pas loin d'être un génie. Otto permet rarement à ses émotions de montrer ou d'influencer sa pensée, mais quand il le fait, il a du mal à les exprimer. Il est en soi toujours calme et d'un tempérament tranquille, ne laissant jamais les gens voir ce qu'il pense vraiment. Otto est très fier et n'implorerait jamais pitié pour sa vie, proche de l'arrogance et du narcissisme. Il a cependant montré de la valeur pour son bien-être quelques brèves fois.
◗ Histoire« Le crime ne paie pas. Le travail non plus. »
Un homme, à lui tout seul, pensait avoir trompé la vie. Et il a appris de la plus dure des façons que la vie, elle, ne perd jamais. Les accomplissements, les désirs, les échecs, puis la mort. Les rois vieillissent et meurent, les politiciens sont remplacés, les gouvernements se renversent. La signification du pouvoir est floue, vague, insaisissable.
Otto y repensait en reprenant sa respiration, sa main tremblante dont les doigts hésitants se verrouillant sur une cigarette. Dans la braise produite par son briquet, le tabac s'embrase et se convertit en une ligne de fumée blanche s'élevant jusqu'au ciel. Il n'aimait pas fumer, mais ne pouvait cracher sur les bienfaits du tabac qu'il lui procurait dans ce genre de moment. La seconde ligne de fumée, elle, attire l'attention d'Otto qui y dirige son regard. En reprenant conscience de son environnement, il en avait oublié qu'il tenait une arme à feu. Et la fumée qui en sort s'en résultait d'un tir, qui avait coûté la vie à Edgar.
Edgar, lui, avait été du mauvais côté du canon lors de leur altercation, et Otto avait pour la première fois de son existence tué quelqu'un.
Un sentiment qui le rongeait sur l'instant, comme un mur de béton s'écrasant contre sa conscience. Le souffle lourd et le visage en sueur, il reprit ses esprits assez vite et dirigea le reste du groupe sur les étapes qu'ils s'étaient jurés de suivre. Abaissant d'une main son masque pour recouvrir son visage, il réutilisa son canon en le braquant en l'air, appuyant sur la gâchette pour déverser la prochaine balle dans le mur lorsque le barillet tourna. Les otages à l'intérieur de la bijouterie crièrent de panique, et furent contraints de rester au sol sans le moindre bruit par les ordres hurlés de l'un des braqueurs. L'exécution d'Edgar par Otto avait calmé la plupart du groupe qui avaient éveillés quelques soupçons sur la crédibilité de leur présumé chef à mener l'opération, une réaction qui l'avait visiblement irrité. Otto fit glisser sur les verrous de la porte blindée la lance thermique et l'abandonna au sol une fois le dernier rempart passé: il n'y avait devant lui qu'un dernier checkpoint avant l'ouverture du coffre fort. Il passa la carte volée au personnel sur l'écran électronique et l'immense porte de la chambre forte s'ouvrit lentement. En mobilisant les quelques hommes laissés dans la bijouterie pour surveiller les otages, ils n'eurent que quelques minutes pour s'occuper des lingots d'or et les embarquer avec eux. Quelques minutes plus tard, le gang avait d'ores et déjà disparu de la bijouterie avant l'arrivée de la police, à bord du même van qui les avait conduit jusqu'ici. Le corps d'Edgar resta sous les yeux des otages trop heurtés pour parler,
A l'intérieur, la plupart des réactions étaient joyeuses, les malfrats débordaient d'excitation à la vue du plan qui s'est déroulé avec brio. Otto, lui, continuait de s'embrumer l'esprit à propos de son avenir.
Le crime à Frankfurt en plaisait à plus d'un. Partout où se dirigeaient les voitures de police dans la ville, l'on pouvait être sûr qu'il s'y passait un homicide, une fusillade, un cambriolage ou bien pire. Les unités étaient dépassées, pas assez compétentes et la plupart fermait déjà les yeux sur les agissements des plus grands mafieux de l'endroit. Tout les gens de son âge s'émerveillaient pour quelques milliers de dollars, mais pas Otto. Lui même ne savait pas comment il marchait, il ne refuserait jamais de l'argent mais trouve au quotidien tout ça trop faible pour en être fier. Les criminels de bas-étage rentraient après quelques délits et dépensaient tout l'argent obtenu dans des plaisirs factices comme le casino, ou le bar. Ce manque d'ambition si flagrant fut le premier facteur qui a conduit à la mort d'Edgar en plein braquage, le second étant de l'avoir traité de
gosse trop jeune pour nous diriger. L'âge ne signifiait pas tout et personne dans le sud de Frankfurt ne pouvait contredire ce dicton, surtout quand on parlait d'Otto. Il avait déjà prouvé plus d'une fois que son jeune âge et son esprit méticuleux pouvaient concevoir un plan sans faille, pour arriver à bout d'une bijouterie ou d'un vol à main armée.
Si l'enfant était doté d'un potentiel si prometteur, ce n'était pas le cas du père. Surnommé "Eight Fingers" Gerhart après en avoir perdu deux en trichant pendant une partie de poker, il était la risée constante de la ville. Ses dons d'arnaqueur et son mécanisme à l'intérieur de sa manche pour cacher les bonnes cartes lui ont valu d'être banni dans pratiquement tous les établissements de la ville, et d'être inévitablement assassiné dans la nuit d'un jeudi. Alors l'enfant dut grandir seul et s'inculquer des valeurs de la vie sans broncher. La mère ne supportait pas la direction que prenait la vie d'Otto, mais c'était le seul moyen pour eux de continuer à exister dans un monde qui ne leur a jamais permis ça. Au fil des années, Otto s'était fait une modeste réputation dans les coins de sa ville, assez pour que la plupart des gens plus puissants que lui le traitent avec respect et s'accordent ses services en échange d'une paie convenable.
L'un des boulots dont avait été mis Otto sur le coup touchait à de l'exportation d'œuvres d'art d'Allemagne jusqu'en Amérique, au New Jersey. Pourtant, la cargaison avait été perdue sur place et l'homme ayant embauché Otto nécessitait une aide sur place pour investiguer et le tenir au courant de l'opération. Quelques jours plus tard, l'aéroport de Gotham fit descendre quelques têtes patibulaires avec à leur tête l'Allemand, faisant route jusqu'aux docks de la ville maudite. En contact avec un certain Gareth Klein, Otto comprit que la cargaison en question avait été sujet d'un vol et l'homme soupçonnait quelques gangs capable d'avoir arraché la marchandise des mains des hommes de Frankfurt.
[...]
Otto n'était pas dupe, encore moins aveugle. Toutefois, il lui fallut quelques jours sur place pour prouver que Gareth Klein avait subtilisé les marchandises lui-même dans l'espoir de les revendre et d'empocher l'argent à la place de l'employeur d'Otto, tout en rejetant la faute sur quelqu'un d'autre dans l'immense berceau criminel qu'est Gotham. Une fois les preuves accumulées, la dernière fois qu'Otto rencontrera Gareth sera au fond d'une ruelle isolée de la ville, l'un au sol avec quelques cotes brisées et l'autre le regardant de haut. La seule consigne qu'il lui laissa, en peu de temps, était de lui remettre la totalité des biens volés, auquel cas Gareth perdra à la fois sa vie, celle de son fils et tout ce qu'il a.
[...]
Le père s'est suicidé. L'enfant laissé derrière lui intéressa l'Allemand, qui le prit sous son aile pour l'épopée qu'il allait mener dans cette intrigante ville qu'est Gotham, avec rien de plus que son courage et son intelligence.